Régulièrement, je proposerai un texte. Le but est de créer une oeuvre collective grâce au web. faites appel à votre imagination! Vous pouvez, soit poursuivrel'histoire (cad. lui donner l'orientation que vous voulez!), soit la modifier (parce qu'elle ne vous plaît pas) en remplaçant certains passages par d'autres que vous proposerez! Voilà! A vous de jouer !
Le texte est le suivant:
Qu’importe d’où vient le vent
Il charrie tant d’images du passé
Il remue tant de souvenirs
Que j’ai envie de l’imiter
De tourner comme lui
Et de hurler
Le vent impulsera un souffle nouveau aux vastes étendues océaniques
Il les animera de remous et d’écumes
Il fera naître en elles des vagues géantes
Qui balaieront toutes les côtes
Et pénétreront loin sur la terre ferme
Rugissantes, réagissant en communion
Célébrant leur union avec force
Elles viendront s’écraser aux pieds des hauts monts
Le temps travaillera à détruire
Ce que le genre humain a mis tant de hargne à édifier
Le monstre aquatique s’abattra avec fracas
En emportant tout au long sur son élan
Ce que ces prétentieux auront élevé à leur seule gloire
Rien ne résistera au flot mugissant
Quand enfin après dix ans de furie
La tempête se sera apaisée
La vie réapparaîtra
Sous les dômes étincelants et protecteurs
Avec l’assentiment des poètes du passé auteurs des utopies
Peu importe d’où vient le vent
Seuls comptent nos chants qui s’élèvent
En funèbre oraison
Et alimentent nos rêves
(Chant datant de 2010)
PROLOGUE
En l’an 2100, la Terre est devenue invivable, le trou dans la couche d’ozone cantonné au début à quelques endroits de l’atmosphère bien circonscrits s’est élargi à la planète entière. Le climat devenu trop imprévisible du fait de l’effet de serre a contraint l’homme à repenser sa façon de vivre.
Toutefois, même si ces catastrophes ont été en partie provoquées par l’homme, celui-ci n’a pas perdu confiance en son ingéniosité. Pour survivre dans cet environnement devenu hostile, les humains se sont regroupés dans dix villes réparties équitablement sur la planète. Le contrôle des naissances, en conformité avec les ressources de subsistance, a réduit l’humanité à exactement un milliard de personnes regroupées en dix groupes de cent millions occupant chacun une ville.
Ces villes sont à l’abri du moindre aléa. Elles sont en effet recouvertes toutes entières par d’immenses coques d’acier d’une résistance à toute épreuve. Les hommes ne connaissent plus ni le froid, ni le chaud car, à l’intérieur de ces coupoles, l’air est conditionné et la température ambiante ne dépasse guère les limites du confort maximal. L’homme est à l’abri du moindre besoin et de tout danger. Tout a été étudié pour qu’il ne manque de rien.
Ces dix villes ont été distribuées comme suit sur la Terre : Deux villes en Asie, deux dans les Amériques et une ville dans chacun des continents Afrique, Europe, Australie, Afrique-Moyen-Orient, Arctique et Antarcti- que.Il n’y a plus de types humains différenciés, autrefois appelés races. L’humanité est désormais un tel melting-pot que les hommes et les femmes ne font plus partie que d’une seule communauté. Les différences individu- elles existent, bien sûr, encore. Mais le phé- notype de l’homme est devenu unique. En gros, c’est une personne de un mètre quatre-vingt (le gigantisme et le nanisme n’existent plus, tout d’ailleurs comme la plupart des tares et ce qui sort d’une certaine norme, grâce au décortiquage du génôme humain et à la thérapie génique, décortiquage qui se poursuit d’ailleurs car il n’est pas encore achevé), il a les yeux en amande de couleur marron foncé à clair, les cheveux noirs, quelques fois châtains, les pommettes pas très hautes quoique assez prononcées, le menton est moyen, le nez ni large, ni fin. Le visage est ovale, la couleur de la peau mat clair. Même les langues ont été unifiées : on parle désormais un idiome artificiel unique qui, dans mon récit, a été traduit (pour des raisons qui paraîtront claires) dans une langue vestige d’un passé à tout jamais révolu. Bien sûr, cette description est très exhaustive. Mon récit n’a pas pour but de décrire en détail le monde en l’an 2100, mais de parler de mon histoire personnelle.
Ces dix villes gigantesques ne sont pas indépendantes : elles sont reliées entre elles par un vaste réseau souterrain, on peut se rendre de l’une à l’autre par des trains voyageant dans des tunnels recouverts par des coques en acier très résistantes. Le tout est bien protégé des séismes. On provoque régulièrement des tremblements de Terre de degré douze sur l’échelle de Richter (qui n’est plus en cours) pour éprouver la résistance des coupoles et de ce qu’elles abritent. Les progrès sont tels dans la résistance des matériaux et dans les matériaux eux-mêmes, cependant, que les constructions peuvent résister à des séismes dix fois plus forts.
Les hommes confinés dans ces espaces fermés ne mettent guère plus leur nez à l’air libre. La robotique a fait de tels progrès que des machines se confondent avec les humains sans discernement aucun. Celles-ci sont toutes entières asservies à l’homme et lui prodiguent toute la protection dont il a besoin. C’est ainsi que les robots sont devenus les seuls travailleurs manuels de la Terre. Il va de soi que les animaux ont depuis longtemps disparu. On peut encore voir quelques spécimens de chiens ou de chats dans les zoos, toutefois. On ne mange plus que de la nourriture conditionnée à base de végétaux, minutieusement préparée par les robots. Il existe un onzième dôme où s’affairent des milliers de robots spécialisés et dont la tâche est de fournir l’énergie nécessaire au fonctionnement de toutes ces machines.
Qu’est-ce qui a donc rendu tout cela possible ? Ne disait-on pas que l’homme ne pouvait se passer de faire la guerre à son frère ? La réponse tient dans ce mot : survie. Les conditions de vie sur Terre sont devenues à ce point impossibles que les hommes, de guerre lasse pour ainsi dire, ont fini par trouver un terrain d’entente…en un temps record. Il n’a fallu qu’un demi-siècle pour rendre tout cela possible. Dès l’année 2050, le monde avait pris ce visage.
Une autre question mérite d’être posée : qui détient le pouvoir désormais sur Terre ? Les scientifiques ont joué un rôle de premier plan de par ce qu’ils ont été appelés à inventer pour mettre l’homme à l’abri. Mais ils obéissent eux-mêmes à des ordres. Qui prend les décisions ? Où le pouvoir central est-il situé ? Dans laquelle des dix villes ? Personne ne sait ! Hawa
CHAPITRE UN
J’avais six ans lorsque les forces de surveillance au complet, et avec tout l’attirail des parfaits hommes de loi : tenue noire et armes sophistiquées, de l’unité d’incarcération numéro cent-treize de la zone Afrique-Moyen-Orient des Etats-Unis de la Terre firent leur incursion pour la première fois dans notre appartement-cellule le deuxième jeudi du mois d’avril, inopinément. Nous étions en train de déjeuner. Le menu se composait, comme il était prescrit par le règlement pour un jeudi, d’un mélange de légumes confits et d’algues. Le chef, une femme de près de un mètre quatre-vingt-deux (ce qui était au dessus de la moyenne, indépendamment du fait que c’était une femme) qui avait dû être une pratiquante de sports de combat (utopie appelée : « judo »), soumit mon père à un questionnaire qu’elle lisait sur son ordinateur ( utopie appelée : « quantique ») dans lequel elle enregistrait également les réponses. Je suivais de l’endroit où j’étais assise - une chaise orthopédique au design destiné aux prisonniers - ce qui se passait, d’une manière très intéressée bien que je n’en aie rien laissé paraître. J’affectais un air indifférent feignant d’être comme toutes les filles de mon âge. Je savais depuis longtemps que ce n’était pas le cas. Je cachais bien mon jeu. Je savais cependant que mon père savait que j’avais un âge mental d’une femme de trente ans et j’en tenais compte. C’était une chose qui l’avait surpris au début lorsque j’avais évalué mes capacités mentales d’après un logiciel qu’il m’avait procuré.
A un certain moment, comme je m’y attendais, la géante qui était à la tête d’un groupe de trois hommes et deux femmes, s’intéressa à moi.
-Ta mère ne te manque pas ? me dit-elle.
-Maman est morte, fis-je avec l’air le plus innocent possible.
-Réponds à ma question!
Mon père prit peur. Il craignait que je n’offusque la femme. Rien ne m’échappait.
-Ma chérie, elle te demande si la mort de maman ne t’a pas affectée
-Oui, répondis-je.Le chef du service de contrôle des naissances intervint.
-Ses fiches d’identité sont-elles à jour ?
Mon père soutira de l’une des nombreuses poches de sa combinaison dispensatrice de bien-être (utopie de type très répandu) ma carte électronique d’identité. L’homme qui avait trois centimètres de moins que la policière s’en empara et pianota un moment dessus tandis que le reste de l’effectif des personnes qui nous avaient dérangé s’était mis à fouiller la maison. Une jeune femme obèse qui faisait partie de la police revint au bout d’un moment. Elle tenait à la main le logiciel d’évaluation des capacités. Le chef des naissances de notre unité d’habitation se détourna de mes fiches d’identité pour s’intéresser à la découverte de la policière.
Ce programme est-il autorisé? demanda-t-il à son acolyte.
-Apparemment, mais il a été utilisé sans permission
-Est-ce vous qui avez utilisé ce programme pour évaluer vos capacités ou est-ce votre fille? demanda la géante à mon père.Celui-ci montra ostensiblement son étonnement.
-Oh, je ne comprends pas qui a pu utiliser ce programme, fit-il, dubitatif.
-Vous avez commis une infraction de gravité trois. Si c’est elle, vous savez très bien ce que ça signifie : vous ne pouvez plus la garder avec vous. Donnez-moi vos fiches d’identité que je les mette à jour. Ce programme indique que celui qui l’a utilisé a trente ans. Vous avez un avertissement.
Mon père fouilla une fois de plus dans une poche et en extirpa une autre carte.
-C’est bien ce je pensais, fit la grande femme antipathique. Si c’est vous, cela signifie que vos capacités vont en diminuant
-Le saviez-vous ?
-Non. Mon dernier check-up n’a rien révélé de bizarre.
-Quand a-t-il eu lieu ?
-La semaine dernière, comme me l’a prescrit le chef de la santé carcérale de notre unité.
-N’avez-vous pas reçu de visite ces derniers temps, quelqu’un qui aurait pu utiliser ce programme à l’insu de tous?
-Non. Mais je crois qu’un jour j’avais oublié de prendre la pilule P. C’est peut-être cela. Vous cherchez bien la personne qui s’est évaluée ?(il s’était repris).
-Votre fille n’a pas pu faire ça? (La femme ignora la question de mon père).
-Non, attendez ! Je me souviens maintenant, j’avais vraiment oublié la pilule P. Elle n’est pas encore obligatoire, comme vous le savez, et ma fille dormait. J’ai eu une crise de somnambulisme due à mon accoutumance. Je pense que c’est moi qui suis en infraction. Ce qui explique mon résultat médiocre. La petite a six ans à ces tests. Ce n’est donc pas elle.
Mon père me défendait avec l’énergie du désespoir. La question était bien de savoir quel était le niveau exact de mon intelligence, faculté que l’on chiffrait en âge, bien que ça ne veuille rien dire, mais la mode était de suivre les grandes utopies du passé (Utopie appelée : « Q.I »).
-Rappelez-vous la date et l’heure où c’est arrivé.
-C’était le premier mardi de mai de l’année dernière.
La policière hocha la tête.
-Cela correspond. N’oubliez plus votre pilule P dorénavant. Elle n’est pas obligatoire, mais elle est conseillée. Nous devons quand même tester la petite.
-Vous retirez l’avertissement ? questionna mon père, visiblement très inquiet.
-Si la petite répond comme il faut ça ira. Mais n’oubliez plus vos pilules
Merci, dit mon père, soulagé.
Les intrus se retirèrent trois heures plus tard après m’avoir soumise à une série de tests. J’avais fait tout mon possible pour qu’ils soient conformes et n’alertent pas les autorités sur un facteur interdit aux humains que j’aurais hérité de ma mère. Mon père poussa un ouf de soulagement en fermant la porte et en s’adossant contre, comme pour empêcher qu’elle ne s’ouvre de nouveau, puis se dit tout bas, sans se douter que je l’écoutais (j’avais une ouïe très fine, infiniment supérieure à la normale, autre faculté héritée de ma mère que je dissimulais):
-Nous voilà tranquilles pour six ans. Je l’espère!
-Pourquoi j’ai pas droit aux pilules, papa ?
-Tu es encore petite.
-Il y a un garçon de mon âge qui en prend, dis-je, innocemment.
-Un garçon de six ans ? fit-il étonné. Où as-tu entendu dire ça ? Ils ne vont pas généraliser ces maudites pilules aux enfants, quand même !
-C’est dans le cours d’éducation civique
-Tu peux me montrer ?
Nous nous dirigeâmes vers mon ordinateur. J’entrai dans le site (utopie appelée : « internet » )de l’école de la prison et donnai comme motif de mon intrusion (sic), après le mot de passe, une révision du cours d’éducation civique. Je montrai à mon pauvre père que des expérimentations étaient en cours depuis quelques années pour mettre au point des pilules d’un nouveau type pour les enfants.Elles étaient décrites comme étant les prémisses des fameuses pilules du bonheur qui seraient l’apanage de l’humanité un jour comme le souhaitaient les scientifiques. (Utopie intitulée : « un bonheur insoutenable »).
En fait, si les scientifiques s’inspiraient ouvertement des utopies des siècles passés c’était qu’il n’était plus convenable d’en inventer, l’énergie de l’homme moderne devant être focalisée uniquement sur la recherche du bonheur à portée de main. L’utopie le plus souvent citée en référence était appelée : «Le meilleur des mondes ». Cette utopie que l’on présentait comme le modèle de la société du futur était prise très au sérieux. Quoique très critique envers le système qu’elle préconisait, elle avait attiré aux scientifiques les foudres des organisations de défense des droits civiques au départ, mais les scientifiques, qui prenaient les décisions les plus importantes, les avaient finalement imposées. C’est ainsi que l’on considérait de plus en plus l’étude et l’application de cette utopie, à la société du bonheur qui était promise à l’humanité, comme des maux nécessaires.Mon père se montra très intéressé, mais des signes d’inquiétude assombrirent son visage quand il pensa à ma mère (je lisais ouvertement dans ses pensées).
-Ma chérie, te souviens-tu de ta maman ?
-Non.
Il me regarda comme pour sonder mon esprit. Je pris l’air le plus innocent possible.
-Non, je me fais des illusions, dit-il, ce n’est pas possible, ça ne doit pas l’être. Heureusement!
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